Fondatrice de Citescrime qui a pour mission de développer la pratique de l’escrime dans les quartiers défavorisés, l’escrimeuse de l’équipe de France Aliya Luty bâtit un projet en phase avec les bouleversements qui touchent autant le sport que notre société. L’idée : amener l’escrime là où les besoins en pratiques sportives sont potentiellement les plus attendus.
13 avril 2022 par ffescrime | Publié dans Fédération, Interviews
Fondatrice de Citescrime qui a pour mission de développer la pratique de l’escrime dans les quartiers défavorisés, l’épéiste de l’équipe de France Aliya Luty bâtit un projet en phase avec les bouleversements qui touchent autant le sport que notre société. L’idée : amener l’escrime là où les besoins en pratiques sportives sont potentiellement les plus attendus.
Peux-tu te décrire en quelques mots, d’où viens-tu ?
Je suis Aliya Luty, 22 ans, je pratique l’escrime depuis l’âge de 7 ans. J’ai découvert l’escrime au club de Grenoble, dans lequel je suis à ce jour encore licenciée. Quant à mon palmarès, je suis triple championne du monde en junior et classée dans le top 30 mondial en senior. Parallèlement, je fais des études d’infirmière.
Comment t’es venue l’idée de Citescrime ?
Avec les échéances qui arrivent, je vais faire 1 à 2 ans de césure pour me concentrer sur les jeux Olympiques. Je voulais donc lancer un projet en même temps car j’ai toujours voulu être engagée. À l’origine je voulais plutôt m’engager dans les soins, le médical, comme en témoignent mes études mais n’étant toujours pas diplômée, cela m’était difficile. J’ai alors réfléchi à quelque chose qui n’avait encore jamais été fait et qui en même temps retraçait mon histoire. L’escrime étant encore trop peu connue dans les banlieues, j’en suis venue à Citéscrime. Cela a pour but de développer l’escrime dans les quartiers populaires.
A quels besoins répond ton association ?
Cela me tient à cœur de créer cette association car j’estime que dans l’escrime, nous sommes trop peu à venir des quartiers populaires. Les salles d’escrime sont souvent dans les centres-villes, excentrées des banlieues. Je me rappelle que, lorsque j’ai commencé l’escrime, c’était à mes yeux un sport difficilement accessible. Rendre accessible ce sport, montrer aux jeunes qu’il est possible de pratiquer l’escrime en venant de banlieue, faire rêver les jeunes, voilà mon objectif.
Pourquoi as-tu été sensible à ce sujet ?
J’ai vécu pendant 15 ans dans le quartier de la Villeneuve, à coté de Grenoble. Aujourd’hui, j’ai la chance de préparer les jeux Olympiques grâce à l’escrime, un sport qui m’a transmis énormément de valeurs. Quand j’ai commencé l’escrime, jamais je n’aurais pensé en arriver là. Voir que j’ai évolué grâce à un sport que je ne pensais jamais faire me donne envie de montrer aux jeunes de quartiers défavorisés que c’est possible.
Quelles actions souhaites-tu mettre en place d’ici 6 mois ? 1 an ? 2 ans ?
J’aimerais effectuer mes premières initiations à l’escrime et proposer des rencontres avec des champions. Mon objectif à long terme est d’augmenter le taux de sportifs venant de banlieue au sein de la fédération. Pour ce faire, à court terme, j’aimerais intervenir à Grenoble, car c’est là que tout a commencé. Ensuite, je compte intervenir dans plusieurs quartiers de France.
As-tu ou auras-tu des ambassadeurs sur lesquels t’appuyer ? Si oui, quel sera leur rôle ?
Pour l’instant, c’est un projet tout nouveau, je suis encore en train de développer l’association petit à petit. J’en suis la présidente mais mon club de Grenoble m’aide beaucoup. À ce sujet, je ne suis pas encore fixée.
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