Menu Fermer le menu
Quoi de neuf ?

Toutes nos actualités

Coupe du monde d’épée : les Français retrouvent leurs couleurs

Au lendemain de la victoire surprise de Nelson Lopez Pourtier dans le tableau individuel, l’équipe de France a remporté, dimanche, à Paris, une belle médaille d’argent dans le tournoi par équipe du Challenge Monal, la Coupe du monde d’épée la plus prestigieuse de l’année.

Au lendemain de la victoire surprise de Nelson Lopez Pourtier dans le tableau individuel, l’équipe de France a remporté, dimanche, à Paris, une belle médaille d’argent dans le tournoi par équipe du Challenge Monal, la Coupe du monde d’épée la plus prestigieuse de l’année. Des performances d’ensemble qui replacent les Tricolores en bonne position quelques semaines seulement avant les échéances européennes et mondiales.

Les retrouvailles furent belles et intenses. Après deux années d’interruption du Challenge Monal liées à la crise sanitaire, l’équipe de France a réussi son retour devant son public. Dimanche, elle a même cru pouvoir fêter cette reprise avec une seconde Marseillaise, après celle entonnée samedi en l’honneur de Nelson Lopez Pourtier, vainqueur du tableau individuel. Les Bleus se seraient ainsi offert le même scénario qu’en 2015 quand Alexandre Blaszyck avait créé la sensation en l’emportant en individuel avant que les Tricolores (Gauthier Grumier, Ulrich Robeiri, Daniel Jérent et Ronan Gustin) ne s’imposent le lendemain par équipe face à l’Allemagne. Leur dernier succès à Paris, avec une équipe alors entraînée par… Hugues Obry. Mais la Hongrie en a décidé autrement ne laissant aucune chance aux Tricolores en finale.

Jusqu’au dernier acte, la journée s’était jusque-là parfaitement déroulée pour les Bleus. Avec Romain Cannone, champion olympique et actuel numéro 1 mondial, Yannick Borel, champion olympique par équipes 2016, champion du monde individuel 2018 et n°9 mondial, Alexandre Bardenet, champion du monde par équipes 2019 et n°10 mondial, et Aymerick Gally, vice-champion d’Europe par équipes 2018 (dans l’équipe au premier tour à la place de Cannone), la France présentait sur le papier une équipe largement capable de remporter enfin ce titre qui lui échappe depuis 2015 (défaite en finale en 2019 face à la Suisse). 

Revanche sur le Japon, championne olympique 

Après un début de journée relativement tranquille face à l’Ouzbékistan (45-33), les Bleus se sont certes fait peur laissant les Danois recoller à 38-38 avant le dernier assaut. Heureusement, Alexandre Bardenet sortait les Tricolores du traquenard en dominant assez nettement Patrick Jorgensen pour une victoire finale 45-41. En quart de finale, place à l’Égypte, emmenée par Mohamed Elsayed, tombeur de Yannick Borel en 16e de finale des Jeux olympiques de Tokyo, et victorieuse au tour précédent de l’Italie (45-35). « Ce sera un match difficile face à une équipe qui dispose d’une bonne génération de tireurs et qui nous a battus à la dernière Coupe du monde à Sotchi, avait prévenu Gauthier Grumier avant la rencontre. Il va falloir leur tenir tête. » Mission largement accomplie avec une large victoire (45-37) sans jamais réellement trembler. 

La demi-finale s’annonçait bien plus compliquée avec les champions olympiques japonais pour adversaires. Après trois premiers combats équilibrés face à la nation qui les a éliminés au bout du suspense lors des derniers J.O. à Tokyo (44-45), les Bleus prenaient pour la première fois la tête dans le 4e duel entre Romain Cannone et Koki Kano (17-15) pour ne plus jamais la lâcher. L’écart grandissait même considérablement après l’affrontement entre Bardenet et Akira Komata (27-22). Borel face à Kano (32-26) puis Cannone contre Komata (39-31) ouvraient une large porte vers la finale. Bardenet ne se faisait pas prier pour conclure face à Masaru Yamada (45-36).

La finale fut malheureusement bien différente. Dès l’entame, la Hongrie, tombeuse en demi-finale de l’Ukraine (voir par ailleurs), imposait son rythme et creusait très vite l’écart. Emmenés par son leader Gergerly Siklosi (n°4), vice-champion olympique 2020, champion du monde 2019 et parfaitement épaulé par les deux champions du monde juniors par équipes 2019, David Nagy (n°38) et Tibor Andrasfi (n°28), les Hongrois étouffaient complètement les Tricolores pour aller s’imposer 45-36, laissant l’argent à la France. Une déception à chaud certes mais une réelle satisfaction puisque les Bleus n’étaient plus montés sur un podium depuis la Coupe du monde d’Heidenheim (Allemagne), en janvier 2020 (défaite en finale face à la… Hongrie). « Il faut relativiser la déception car c’est le premier podium depuis bien longtemps, confirme Gauthier Grumier, entraîneur adjoint des Tricolores, dans le box tout au long de la journée. Nous sommes dans un travail de reconstruction. On essaie de parler le même langage. Tout ça n’est que de la préparation pour nos objectifs à courts, moyens et longs termes. La défaite est constructive. »

L’or et le bronze en individuel, l’argent en équipe, un bilan positif

Malgré cette défaite, les Français s’accordaient tous pour souligner le bilan positif du week-end. « Même si j’ai des regrets sur l’individuel et le par équipe, il y a beaucoup de très bons points, confie ainsi Alexandre Bardenet, déjà en bronze samedi en individuel. Je suis content d’être remonté deux fois sur la boite. En individuel, je suis très régulier dans le top 8 depuis le début de saison mais Nelson a mérité sa victoire. Par équipe, perdre est bien sûr toujours une déception mais il faut aussi voir que cela faisait longtemps que nous n’étions pas montés sur un podium. On mesure le travail que l’on a fait pour revenir à ce niveau car on a vraiment fait une journée très solide. En finale, on a payé notre mauvaise entame de match. Ce sont des très bons contreurs et ils nous l’ont bien montré. »

La récompense d’un gros travail

Le staff affichait lui aussi sa satisfaction. « C’est un bon bilan, se réjouit Hugues Obry, revenu à la tête de l’équipe de France après les Jeux olympiques de Tokyo. On voulait voir par rapport à Budapest où nous n’avions pas été bons après un bon début de saison. Les résultats ici montrent que ce n’était finalement qu’un accident. En individuel, on a eu une révélation avec Nelson. On le connaissait bien évidemment, mais on ne s’attendait pas à une telle performance. C’est bien car ça remet de la gagne dans la dynamique. Alexandre est également sur le podium et Romain a fait un bon tournoi malgré toutes les sollicitations. Par équipe, il y avait un gros enjeu car on essaie de mettre des choses en place. Au début de la saison ça ne s’est pas très bien passé mais on apprend de nos erreurs. On a changé des choses. Remonter sur le podium fait beaucoup de bien. Il faut aussi respecter le temps de travail nécessaire. Si on avait gagné cela pouvait laisser penser que nous avions tout résolu mais ce n’est pas encore le cas. Mais nous montrons que nous sommes capables de faire de belles choses. »

Les épéistes se tournent désormais vers Le Caire, dans deux semaines, prochain Grand Prix sélectif pour les Championnats d’Europe à Antalya (Turquie, 17-22 juin) et les Championnats du monde au Caire (Égypte, 15-24 juillet).