La Fédération Française d’Escrime apprend avec une profonde émotion le décès d’Yves Dreyfus.
17 décembre 2021 par ffescrime | Publié dans Carnet, Fédération, Haut-niveau
La Fédération Française d’Escrime vient d’apprendre avec une profonde émotion le décès d’Yves Dreyfus.
Nous saluons ici un ami, une belle personne aux grandes qualités morales et sportives.
Nous présentons aussi à toute sa famille nos très sincères condoléances, celles aussi de la famille de l’escrime dont il a toujours fait partie et qu’il a toujours défendue : merci Yves pour ce que tu as fait et pour ce que tu étais, merci pour les valeurs que tu as défendues.
Yves Dreyfus est né le 17 mai 1931 à Clermont-Ferrand, il y a 90 ans
Résumer sa vie à ses victoires serait fort réducteur pour cet épéiste attachant de l’escrime française. Et pourtant ses médailles sont nombreuses et justement méritées, surtout celle du Challenge national du fair play reçue en 1963 et décernée par le Comité Olympique Français et le Comité national des Sports. L’Académie des Sports lui décerne aussi le Prix de la meilleure équipe en 1966. Du côté olympique, Yves Dreyfus remporte 2 médailles de bronze à l’épée par équipe aux Jeux de Melbourne en 1956 et à ceux de Tokyo en 1964. Aux mondiaux individuels d’escrime, une médaille d’argent à l’épée en 1963 à Gdansk et une de bronze en 1962 à Buenos-Aires, mais il méritait mieux.
C’est en équipe que ce formidable équipier montra ses qualités pour mieux les partager : 3 médailles d’or en 1962 à Buenos Aires, en 1965 à Paris, en 1966 à Moscou. 3 médailles d’argent en 1961 à Turin, en 1963 à Gdansk, en 1967 à Montréal et 1 de bronze en 1954 à Luxembourg.
Il gagne les Jeux Méditerranéens en 1963 et les championnats de France par 3 fois en 1961, 63 et 66. Gagne les Jeux Maccabiques en 1961 et 65 et le Monal en 1962.
Quel bel escrimeur et quelle leçon d’humilité ! Quel formidable équipier il fut ! Quel homme valeureux il est toujours resté, prônant les valeurs de l’escrime par l’image qu’il donne ! Jean Cottard ne s’y est pas trompé et affirme que « tu as atteint le haut niveau et tu y es resté » … comme escrimeur et comme homme ; lui si élogieux sur son style et ses qualités d’escrimeur écrivit aussi « montre moi comment tu tires, je te dirai qui tu es ! ». Tout est dit ! Ou presque, il faut ajouter que notre champion possède une carrière de bénévole égale à celle du champion : créateur, responsable, secrétaire ou trésorier, adjoint ou conseiller, secrétaire général ou président de nombreuses associations sportives, politiques ou professionnelles.
En 2009, Yves troque son épée pour la plume et produit toujours de belles phrases d’armes où le sentiment du fer et du bien faire ne sont pas absents. D’estoc plus que de taille, il nous dessine à la pointe d’argent quelques tableaux d’escrime, toiles de maîtres, portraits de tireurs et de bénévoles, dessins à la sanguine parfois mais surtout de sa senestre main qu’il a toujours eu très habile. Le trait n’est ni grossier ni flatteur, plutôt réaliste et sans ostentation. Autoportraits aux mille facettes et à tous âges : âge du fer bien sûr ! âge du bronze, de l’argent et surtout âge de l’or qu’il remporta trop peu pour ses mérites mais beaucoup pour l’équipe et pour l’escrime, afin de monter haut les couleurs de la France. Yves a écrit un très beau et intéressant livre autobiographique en novembre 2009, « A la pointe de l’épée »
C’est avec cette épée que nous te saluons Yves, et te disons merci !
Gérard Six