Pascal Mage sera le seul arbitre français aux Jeux Olympiques de Tokyo à officier lors des épreuves d’escrime. Une belle reconnaissance mais aussi et surtout beaucoup de lucidité pour cet arbitre également Maître d’armes licencié aux Mousquetaires d’Issy-les-Moulineaux.
20 juillet 2021 par ffescrime | Publié dans Arbitrage, Compétitions, Haut-niveau
Propos recueillis par le service communication FFE
Quelle a été votre réaction en apprenant votre nomination en tant qu’arbitre des épreuves d’escrime aux Jeux Olympiques de Tokyo ?
Heureux bien sûr, d’atteindre quelque chose qui pouvait paraître il y a encore peu de temps comme inatteignable. Heureux d’être reconnu par les instances décisionnaires (FFE-FIE) qui montrent par cette désignation qu’ils me font confiance. Enfin, heureux pour les personnes qui m’ont permis d’en arriver là, le Maître Lartigue, mon CTS en Auvergne qui m’a transmis sa passion de l’escrime et l’envie de l’enseigner et par conséquent d’arbitrer. Ainsi que Brigitte Dumont qui m’a permis, alors que j’étais élève Maître et à l’organisation du CIP, de remplacer un arbitre malade et d’officier au pied levé ma 1ère compétition internationale. Elle a été ensuite d’un grand soutien dans ma progression vers le haut-niveau. Je suis d’ailleurs aujourd’hui licencié à Issy les Moulineaux dont sa fille est présidente et son fils Maître d’armes!
Arbitrer aux Jeux Olympiques : était-ce un rêve, un objectif que vous vous étiez fixé lorsque vous êtes devenu arbitre international ?
Je suis diplômé depuis 1997, à ce moment-là c’était un rêve inaccessible. A l’époque, côtoyer le haut-niveau et voyager à travers le monde grâce à l’escrime était déjà largement suffisant. Les années passant, arbitrer un championnat du monde devenait un objectif (les premiers à Paris en 2010) et puis effectivement dernièrement, arbitrer les JO était devenu un objectif. Difficile cependant, car un seul arbitre par nation est représenté et je n’étais pas le seul candidat. Je tiens d’ailleurs à saluer Jean-Marc Guénet, avec qui j’officie depuis longtemps. Malgré une potentielle « concurrence », nos relations sont toujours restées très saines et amicales. Il aurait très bien pu être désigné pour Tokyo et son travail à la CNA au fleuret depuis des années mérite une grande reconnaissance.
Comment avez-vous envisagé votre préparation pour Tokyo ?
Je pense qu’au même titre que les athlètes, il est essentiel de désacraliser l’évènement. Ce seront mes premiers Jeux, tout y est multiplié, la tension, le nombre de téléspectateurs, de médias. Mais notre rôle est toujours le même, être facilitateur de notre sport, respecter le travail des athlètes en étant le plus juste possible. La saison préolympique était de toute façon une bonne préparation, car elle détermine les différentes qualifications, qu’elles soient individuelles ou équipes, la tension est donc bien plus présente que les saisons intermédiaires. On se connait depuis longtemps avec les entraineurs, le respect est réciproque : il faudrait faire de telle sorte qu’il le reste en dépit des enjeux à venir !