Il y a 10 ans jour pour jour, le 13 novembre 2010, l’équipe de France d’épée hommes remportait un septième titre mondial/olympique consécutif au Grand-Palais. Récit de cette aventure par la presse
09 novembre 2020 par ffescrime | Publié dans Compétitions, Haut-niveau
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AFP – Publié le 13/11/2010 à 17:08
L’équipe de France d’épée masculine, qui reste invaincue dans les grands rendez-vous des jeux Olympiques d’Athènes en 2004 au Grand Palais, a donné la touche d’or escomptée samedi à la dernière journée des Championnats du monde d’escrime à Paris.
Ils étaient attendus, très attendus même après trois jours où le compteur français restait bloqué à quatre médailles. Gauthier Grumier, Jean-Michel Lucenay, tous deux déjà médaillés en solo lundi, Ulrich Robeiri et Jérôme Jeannet l’ont fait.
En battant les Etats-Unis par 45 touches à 36 au terme d’une finale épique, l’équipe de France a mis la main sur son cinquième titre mondial consécutif. Son septième titre majeur d’affilée en rajoutant les deux olympiques, un exploit que seule l’équipe italienne avait réalisé entre 1952 et 1958.
« Sans dévaluer l’escrime italienne, la concurrence n’était pas la même« , a fait valoir Eric Srecki, le Directeur technique national. Désormais, l’escrime n’est plus l’apanage des seules nations européennes.
Contre les Américains, la finale était loin d’être gagnée pour les Français, qui accusaient jusqu’à 9 points de retard en cours de rencontre (17-26).
Alors que Gauthier Grumier était resté impuissant face à l’Américain Benjamin Bratton à en perdre ses nerfs, Robeiri et Lucenay ont remis la France en orbite (34-31). De retour en piste, Grumier, rasséréné, se devait de défendre le capital.
Si la composition du quatuor a évolué ces dernières années, les quatre tireurs avaient déjà remporté l’or ensemble à Antalya en Turquie en 2009 emmenés par l’entraîneur Jérôme Roussat. »L’année dernière à Antalya, on se demandait déjà comment on allait gagner ici. Ben, voilà c’est fait ! Mais je crois qu’il y a autre chose: un bon état d’esprit entre nous. Nous sommes des guerriers. Nous avons tous eu des moments de doute et nous avons jamais baissé les bras« , a raconté Jean-Michel Lucenay.
Ulrich Robeiri et Jérôme Jeannet, qui ont vécu six titres de ces sept ans de domination, n’avaient pas souvenir d’une telle fête comme celle que leur a réservé le public Grand Palais.
« Aux Jeux de Pékin, la joie était mitigée. Sur la piste, tout se passait presque sans difficulté. Nous devions être quatre à avoir la médaille, mais que trois l’ont eue. C’était une énorme déception, frustration, tristesse de n’avoir pas Jean-Michel avec nous sur le podium« , a expliqué Jeannet.
« Antalya, c’était la transition puisque pour tous les autres titres, il y avait Fabrice Jeannet dans l’équipe. Et certains se demandaient ce qu’on pouvait faire sans lui, puisqu’il mettait énormément de touches. Mais Gauthier a pris rapidement ses marques« , a continué Robeiri. Et Jeannet de reprendre: « Aujourd’hui, c’est la confirmation. Au Grand Palais, ce sont des émotions de fous. Sur le podium sous la verrière, la Marseillaise a capella avec le public, c’est incomparable !«
Avec cinq podiums (deux en or, un d’argent, deux de bronze), la France finit deuxième au tableau des médailles, derrière l’Italie et ses sept médailles dont deux d’or.
© 2010 AFP