Toutes nos actualités

Dans le cadre de la 2ème convention nationale de prévention des violences dans le sport qui a eu lieu le 2 avril 2021 en visioconférence organisée par le Ministère chargé des Sports, Maître Philippe Pautrat est intervenu en table ronde sur le thème du sport comme vecteur de reconstruction et de réparation.

Un an après le début de cette grande étape de libération de la parole dans le monde sportif, cette conférence a permis de faire un point d’étape sur l’activité de la cellule ministérielle dédiée au traitement des signalements de violences et les enquêtes administratives conduites sous l’autorité des préfets de département. La conférence a également mis en avant les travaux sur l’articulation entre les procédures administratives et judiciaires, la formation des éducateurs sportifs et de l’ensemble des acteurs du sport, les plans de prévention fédéraux et le rôle du sport comme outil de reconstruction des victimes.

Quel est votre rôle en tant que Maître d’armes dans cette 2ème convention nationale de prévention des violences dans le sport ?

Maître Philippe Pautrat : Maître Olivier Serwar et moi-même souhaitons mettre en avant l’outil sabre comme vecteur de reconstruction thérapeutique, pour le corps comme pour l’esprit. L’escrime est le seul sport à proposer un programme spécifique qui s’adresse autant aux victimes qu’aux auteurs, parfois eux-mêmes victimes pendant leur enfance.

Ce qui est intéressant dans cette convention, c’est qu’elle est pluri-ministérielle (voir ci-dessous). Autrement dit, plusieurs conférenciers sont mobilisés afin de balayer l’ensemble d’une procédure, du dépôt de plainte jusqu’à l’accompagnement des victimes.

Comment fonctionne votre protocole « Stop aux violences sexuelles » autour de la pratique du sabre ?

Il existe différents protocoles pour tous les âges, l’objectif étant dans tous les cas de provoquer une « ouverture de parole ». Comme le corps a été agressé, comme l’esprit a lui aussi subit une attaque, les notions d’attaque et de défense se répètent anormalement dans la vie de tous les jours. Concrètement, la victime est en situation d’hypervigilance permanente. Un protocole de reconstruction thérapeutique dure 10 mois, soit l’équivalent d’une saison sportive. Ce sont des séances de 4 heures durant lesquelles nous créons des mises en situation d’attaque et de défense. Il s’agit de se connecter aux instincts, de réaliser un transfert dans la vie de tous les jours, afin d’aboutir à l’évidence que toutes les situations ne sont pas que des agressions.

Pour aller plus loin : Installée par Roxana MARACINEANU, ministre déléguée chargée des Sports, cette convention anniversaire a eu lieu en présence de Jean-Michel BLANQUER, ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, Eric DUPOND-MORETTI, garde des Sceaux, ministre de la Justice, Elisabeth MORENO, ministre déléguée auprès du Premier Ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, Adrien TAQUET, secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, Denis MASSEGLIA, président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), Marie-Amélie LE FUR, présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) et Fabienne BOURDAIS, Déléguée ministérielle à la lutte contre les violences dans le sport. https://www.sports.gouv.fr/presse/article/2eme-convention-nationale-de-prevention-des-violences-dans-le-sport  Retrouvez le replay de la convention :

Interview : service communication FFE
Photo : Philippe Pautrat