10 octobre 2024 par ffescrime | Publié dans Fédération, Vie fédérale
Mesdames, messieurs,
Voici la dernière lettre de notre mandat 2020-2024. Celui-ci s’achève alors que résonnent encore en nous les clameurs olympiques de la nef du Grand Palais, que sont vifs dans nos mémoires les exploits de Manon, de Sara, d’Auriane ou de Yannick… Que dire de la finale sous tension de nos chères épéistes, mettant fin à 20 ans de disette par équipe, de la joie de nos fleurettistes à nouveau médaillés, des relais acharnés de nos sabreurs pour arracher le bronze ?
Le résultat, c’est 7 médailles, meilleur bilan de l’escrime française depuis 16 ans, après le zéro pointé de Londres en 2012, les 3 médailles de Rio en 2016 et les 5 de Tokyo en 2021.
Cela récompense le travail des athlètes, de leurs entraîneurs avec leur staff élargi, de nos clubs capables de repérer les pépites, de les écouter et de savoir les orienter vers le haut-niveau, mais aussi le soutien inconditionnel de la Fédération, des salariés et de ses élus. Malgré les soubresauts dans la dernière ligne droite, l’objectif n’a jamais été perdu de vue, et ces Jeux Olympiques viennent couronner 4 années de travail de très haut niveau.
Bien sûr, les équipes de France sont une merveilleuse vitrine de notre sport, et concentrent l’essentiel de l’attention, médiatique notamment, au point d’en construire parfois des feuilletons infinis.
Mais depuis le départ, nous avons considéré le haut niveau comme faisant partie d’un projet d’ensemble, celui du développement de l’escrime, parce qu’à quoi bon des titres mondiaux et des podiums olympiques, si notre système n’est pas structuré pour accueillir les nouveaux adhérents dans de bonnes conditions ? C’est dans ce but que Bruno Gares avait réuni des personnes de tous horizons autour d’une nouvelle vision du monde de l’escrime, avec la volonté de rassembler dans un Esprit Club.
Et les clubs ont bien été, pendant 4 ans, au cœur de nos préoccupations, d’abord pendant les longs mois de Covid, quand la Fédération s’est mobilisée pour pallier les conséquences économiques de la pandémie, pour structurer une pratique conforme aux règles de distanciation sociale, puis pour faire revenir les escrimeurs dans les salles d’armes.
Depuis, chaque année, le nombre de licenciés est en croissance, et la saison dernière, nous avons atteint notre plus gros contingent depuis la saison 2017-2018. Les inscriptions depuis la rentrée nous laissent penser que la barre des 60.000 sera atteinte très bientôt, et probablement largement dépassée.
Nous ne nous sommes pas arrêtés là. La formation, clef du développement, a été restructurée et relancée : les promotions de nouveaux maîtres d’armes s’étoffent chaque saison un peu plus. Les règlements sportifs ont été modifiés, la gestion de l’arbitrage repensée, et les nouvelles pratiques sont désormais intégrées au schéma de développement de nos clubs. Nous avons choisi de muscler notre dispositif en direction des écoles, et cela n’a pas tardé à porter ses fruits. Tout cela a été soutenu par une dynamique forte de communication, en interne avec de nouveaux outils et en externe avec une exposition médiatique massive, dont les Jeux olympiques ont été l’aboutissement.
Parallèlement, nous avons adapté nos textes aux nouvelles directives et législations. Les recommandations avancées par l’inspection générale ont été suivies. Fidèle à ses valeurs, et conformément à ses objectifs, la Fédération a su mettre en place une commission Éthique et Déontologie avec toutes les difficultés liées à la découverte du sujet. Notre but est de protéger nos adhérents, préserver les clubs et les athlètes.
Vous trouverez dans le document joint le bilan de notre mandat. Vous y verrez l’ensemble des actions concrètes que nous avons lancées, et les résultats que ces chantiers ont produits.
Trop souvent il est dit que les élus d’une Fédération ne font rien, ou qu’ils baissent les bras devant l’ampleur de la tâche avec des moyens limités. Nous avons refusé cette fatalité et œuvré quotidiennement à changer les choses. Nous ne nions pas avoir rencontré des difficultés, et parfois avoir tâtonné, mais le travail fourni sur cette mandature a été colossal. La Fédération française d’escrime est en marche, elle est vivace et moderne.
Je tiens ici à remercier les bénévoles de l’escrime qui se mobilisent chaque jour, chaque week-end pour faire vivre notre sport, ceux qui ont poussé leur engagement jusqu’aux Jeux de Paris l’été dernier, faisant de ces journées olympiques une incroyable fête. Le public a été séduit, et les nouveaux fans frappent maintenant à la porte de nos clubs.
Merci à vous tous, présidents, tireurs, élus, Maîtres d’armes, athlètes, merci à la DTN, aux CTR, aux entraîneurs, aux salariés d’avoir participé à cette mandature. Merci pour nos échanges, merci pour ce partage, merci pour votre investissement.
Sans le travail des clubs, et des enseignants, point de tireurs, point d’athlètes, point de résultats. La Fédération doit continuer à vous soutenir à travers l’investissement des ligues régionales et des comités à vos côtés.
L’Escrime a besoin de vous, a besoin d’être unie dans une même envie, celle de faire rayonner notre discipline.
Je reste optimiste pour l’avenir : l’escrime a des forces insoupçonnées, les valeurs qu’elle porte sont omniprésentes.
Le combat est sur la piste, en dehors sachons partager, mieux communiquer pour mieux nous comprendre, et grandir ensemble !
Brigitte SAINT BONNET
